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dimanche 20 novembre 2016

Les échelles du levant - Amine Maalouf

 C'est l'histoire racontée d'un vieil homme, à un jeune homme. Son histoire... L'histoire de sa vie telle qu'il la ressent, telle qu'il s'en souvient.
 Ossyane est pris dans les tourments de son époque. Né en Turquie, il grandit dans une atmosphère de liberté. Élevé par un père qui prône la tolérance et la rébellion, il entame ensuite des études en France pour échapper à son emprise. Nous sommes en 1940, la guerre éclate et Ossyane s'engage dans la résistance. Il tombe amoureux, retourne au pays avec une étiquette qui le dérange, celle du héros, puis il épousera une juive quelques mois avant le premier conflit qui opposera Israël aux pays arabes environnants.
Mélange de cultures, va-et-vient entre différents pays, durant le 20ème siècle entre l'Orient et l'Europe.
Très beau roman, le livre est à moi.

dimanche 6 novembre 2016

commentaire suite à mon article L'indicible

Juste pour dire que Damien Saez a mis en ligne ses deux dernières chansons, l'une écrite sur le Bataclan, l'autre sur Charlie Hebdo.
Les deux sont juste magnifiques.
Je vous mets les paroles de la chanson Les enfants Paradis, celle sur le Bataclan:

Ils étaient des sourires, ils étaient des sanglots
Ils étaient de ces rires que font les chants d’oiseaux
Ils étaient des matins quand on va bord de mer
Ils étaient cœur chagrin, ils étaient cœur lumière
Ils étaient des poèmes, Ils étaient des oiseaux
Ils étaient des je t’aime qu’on dit bord du ruisseau
Ils étaient du café, ils étaient du bistrot
Ils étaient étrangers, ils étaient sans drapeau
Ils étaient de Paris, ils étaient de province
Ils étaient cœurs de pluie qui font cœurs qui grincent
Ils étaient pleins de vie, avaient l’œil du printemps
Ils étaient cœurs qui rient quand le ciel est pleurant
Ils étaient des promesses, ils étaient devenir
Ils étaient bien trop jeunes oui pour devoir partir
Ils étaient fils d’Orient ou fils de l’Occident
Enfants du paradis, enfants du Bataclan
Ils étaient cœur français ou international
Ils étaient la rosée qui pleure de sous le châle
Ils étaient des promesses, ils étaient des bourgeons
Qui font monter tristesse, ils étaient des chansons
Ils étaient des familles, ils étaient des amis
Ils étaient ce qui brille dans le ciel de la nuit
Ils étaient amoureux ceux qui se sont blottis
L’un contre l’autre à deux, contre la tyrannie
Ils étaient comme toi, ils étaient comme moi
Ils n’étaient pas guerriers mais sont morts au combat
Ils étaient cœur d’amour, ils étaient cœur qui bat
Puis qui battra toujours même en-dessous la croix
Ils étaient ces amis que je connaissais pas
Ils étaient mon pays et puis le tiens je crois
Ils resteront Paris, Paris se souviendra
Toujours de ces amis la lumière brillera
Ils s’appelaient je t’aime, ils s’appelaient jeunesse
Ils s’appelaient poème, ils s’appelaient tendresse
Ils s’appelaient frangine, ils s’appelaient frangin
Ils s’appelaient gamine, ils s’appelaient gamin
Ils s’appelaient la joie et puis la non violence
Ils s’appelaient je crois les enfants de la France
De tout les horizons puis de tous les prénoms
Ils s’appelaient amour, s’appelaient l’horizon
Ils s’appelaient Jacques Brel puis je crois Barbara
Ils s’appelaient le ciel, ils s’appelaient pourquoi
Toujours ici sommeil l’horreur au creux du bois
Qui rejoint l’éternel va l’innocent je crois
Ils étaient poing levé, ils étaient nos concerts
Ils étaient cœurs serrés oui face aux tortionnaires 
Ils étaient cœur d’œillets, des fleurs face au fusil
À nos cœurs endeuillés nous pleurons nos amis
À l’innocent qu’on tue, oui, tombé sous les balles
Au soldat inconnu sous l’horreur des mitrailles
Si sont les lettres mortes, les cantiques du chagrin
Puisque frappe à la porte les plaines de Verdun
Si sont tombés ce soir, en ce vendredi noir,
Les frères de mon pays, nous laissant désespoir
Mon pays ta culture est morte, assassinée
Mais tu sais ma culture non ne mourra jamais
Toi mon pays Molière, toi mon pays Vinci,
Toi mon pays Voltaire, toi mon pays Valmy
Toi mon pays la Terre, toi mon pays Paris,
Toi mon pays par terre, relève toi mon pays
Toi mon pays lumière, toi mon pays la vie
Mon pays littéraire, mon pays triste vie
Toi mon pays mes frères, toi frère de mon pays
Comme on chérit sa mère, on chérit sa patrie
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Cette musique est parue en téléchargement libre le 4 novembre 2016 sur le site de Damien Saez http://www.culturecontreculture.fr
Elle fait référence aux victimes des attentats de Paris et du Bataclan 

En savoir plus sur http://www.lacoccinelle.net/1191317-saez-les-enfants-paradis.html#3iTQikRQzuCUvE6y.99

L'indicible de A à Z

J'avais entendu ce père, Georges Salines, faire une interview à la radio au sujet de son livre. 

Après avoir perdu sa fille, Lola, au Bataclan, le 13 novembre 2015, il a eu besoin d'écrire. Ecrire des mots, en vrac, pour sortir de sa détresse. C'était son exutoire. 
Des mots en rapport avec tout ce qu'il ressentait.
Culpabilité (de bien dormir la nuit alors que sa fille Lola est morte, de bien manger, de faire l'amour...); Haine (non, pas de haine envers ces terroristes); Vie, Mort, Religion, Bouffe,Absurde, Amis, ....
Puis il a décidé de réorganiser tous ces mots pour les publier, pour partager ses pensées avec d'autres.

D'où cet abécédaire, qui peut se lire linéairement ou pas, et que j'ai beaucoup aimé. Certains mots m'ont énormément touchée.
Au travers de ce livre qui n'est pas un roman, Georges Salines raconte tout de même la vie de Lola. Elle allait avoir 29 ans peu après le concert, elle aimait la vie, les amis, les soirées, les concerts, elle avait deux grands frères, un boulot qu'elle adorait. Elle riait tout le temps, d'un rire extrêmement communicatif. Dans ce livre, il y a aussi des textes des amis de Lola, de très beaux textes.
Il m'a aidée, aussi, dans mon propre travail de deuil, bien sûr. 
Mais il est à lire, même si on n'a pas besoin d'être aidé dans un travail de deuil.

C'est un livre sur la vie, sur l'espoir, c'est un beau livre.
Ce livre est à moi.